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vue de l’art ; en résumé, on y passe une journée très-amusante.

Je suis si contrarié de votre lettre, que je n’ai pas le courage d’écrire. Adieu.

CXL

Paris, jeudi soir, 2 décembre 1851.

Il me semble qu’on livre la dernière bataille, mais qui la gagnera ? Si le président la perd, il me semble que les héroïques députés devront céder la place à Ledru-Rollin. Je rentre horriblement fatigué et n’ayant rencontré que des fous, à ce qu’il m’a paru. La mine de Paris me rappelle le 24 février ; seulement, les soldats font peur aux bourgeois. Les militaires disent qu’ils sont sûrs du succès ; mais vous savez ce que c’est que leurs almanachs. Voilà notre promenade ajournée…

Adieu, écrivez-moi et dites-moi si les vôtres sont engagés dans la bagarre.