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Saint-Germain pour commander le dîner de la Société des bibliophiles. J’ai trouvé un cuisinier très-capable et, de plus, éloquent. Il m’a dit que c’était à tort que tant de gens se faisaient un fantôme des artichauts à la barigoule, et il a compris tout de suite les plats les plus fantastiques que je lui ai proposés. C’est dans le pavillon où Henri IV est né que demeure ce grand homme. On a, de là, la plus belle vue du monde. En faisant deux pas, on se trouve dans un bois avec de grands arbres et un magnifique underwood au-dessous. Pas une âme pour jouir de tout cela ! Il est vrai qu’il faut cinquante-cinq minutes pour parvenir dans ces beaux lieux. Mais serait-ce impossible d’aller y dîner ou déjeuner un jour avec madame… ? Adieu. Écrivez-moi bientôt.

CXXIX

Paris, lundi 19 juillet 1848.

Vous devinez parfaitement les choses quand tous voulez bien vous en donner la peine, et vous