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à neuf, après avoir fait quatre repas. Jusqu’à présent, cette vie-là me convient assez et je ne me suis pas trouvé mal de ne rien faire qu’ouvrir la bouche et les yeux. Seulement, les Allemandes sont devenues horriblement laides depuis ma dernière visite. Voici le chapeau de la plus jolie que j’aie encore rencontrée ; — ce fut sur un bateau à vapeur entre Trèves et Coblence ; la place me manque pour l’illustration, que je mets au verso : c’est une capote d’où pend une pièce d’étoffe carrée, ouverte à l’extrémité, dont un angle est relevé à gauche au moyen d’une petite cocarde verte, blanche et rouge ; la capote est noire, l’Allemande fort blanche avec des pieds comme il suit… N. B. — Le dessin est exécuté à l’échelle de un centimètre pour mètre. Je voudrais que vous introduisissiez ces capotes-là. Vous leur feriez faire fortune. — En fait de monuments, je n’ai guère été content de ce que j’ai vu : les architectes allemands m’ont paru pires que les nôtres. On a saccagé le Munster à Bonn et peint l’abbaye de Laarh à faire grincer les dents. Les sites de la Moselle sont beaucoup trop vantés. Au fond, cela est peu de chose. Je ne trouve plus rien de beau