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Dieu est grand ! quelle que soit la nouvelle que vous avez à m’annoncer, écrivez-moi promptement. Nous verrons-nous pendant qu’il y a des feuilles ? Me ferez-vous manger des pêches de Montreuil, cette année ? Vous savez comme je les aime. Si vous avez quelque tendre souvenir, j’espère qu’il vous inspirera une résolution généreuse. J’ai la fièvre et je tremble horriblement en écrivant.

CXIV

Paris, 22 août 1846.

Nos lettres se sont croisées. J’espérais que la vôtre m’apporterait de meilleurs nouvelles, je veux dire l’annonce de votre prochain retour. Avant de partir, vous paraissiez plus pressée de nous revoir. Il y a longtemps que je me plains de la trop grande différence entre le dire et le faire pour vous. À ce qu’il paraît, vous passez le temps si heureusement, si agréablement, que vous ne pensez pas même à l’époque de votre retour à Paris. Vous me demandez si cela me ferait bien