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base de Xénophon, vous pourrez y prendre plaisir, surtout si vous avez une carte d’Asie sous les yeux. Je ne me rappelle guère les dialogues marins. Lisez plutôt Jupiter confondu, ou bien Jupiter tragique, ou bien le Festin ou les Lapithes, à moins que vous ne m’en gardiez l’étrenne.

Je suis sûr que vous êtes florissante, toute robes et fleurs, et j’ose vous conseiller des lectures grecques ! Adieu ; écrivez-moi vite et ne vous moquez pas de moi. Je partirai lundi pour aller je ne sais où, mais pas trop loin, selon tous mes calculs.

C

Poitiers, 5 septembre 1844.

Si je réponds tard à votre lettre du mois dernier, que je trouve ici, ce n’est pas, comme votre mauvaise conscience vous le dirait, par représailles pour la lenteur que vous avez mise à me donner de vos nouvelles. Vous avez passé dix jours entiers sans que l’idée de m’écrire une ligne vous vînt en tête, et c’est bien mal. Vous me par-