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de me voir, vous me feriez vite oublier ma mauvaise humeur.

XCVIII

Paris, 10 août 1844.
 

Il est tout à fait décidé que je partirai pour l’Algérie du 8 au 10 du mois prochain. Je resterai ou plutôt je courrai çà et là, jusqu’à ce que la fièvre ou les pluies viennent m’interrompre. De toute façon, je ne vous reverrai qu’en janvier. Vous auriez dû songer à cela avant de partir. Quand je dis que vous ne me reverrez que l’année prochaine, cela dépend de vous. Pendant que vous apprenez le grec, j’étudie l’arabe. Mais cela me semble une langue diabolique, et jamais je ne pourrai en savoir deux mots. À propos de Syra, cette chaîne que vous aimez est allée en Grèce et dans bien d’autres lieux. Je l’ai choisie parce qu’elle est d’un ancien travail antivulgaire. J’ai supposé qu’elle vous plairait. Vous rappelle--