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dites que vous ne savez que rêver et jouer. — Vous savez, en outre, cacher vos pensées, et c’est ce qui me désole. Pourquoi, après si longtemps que nous sommes ce que nous sommes l’un à l’autre, êtes-vous encore à réfléchir plusieurs jours avant de répondre franchement à la question la plus simple ? On dirait que vous soupçonnez des pièges partout. Adieu ; j’ai été bien content de vous voir. J’ai eu de la peine à vous trouver cachée sous le chapeau de votre voisine. Autre enfantillage. Avez-vous vu ce que je vous ai envoyé ? en pleine Académie ? Mais vous ne voulez jamais rien voir.

XCVI

Strasbourg, 30 avril 1844.

Je suis encore ici, grâce aux lenteurs du conseil municipal. Il m’a fallu passer un jour à faire de l’éloquence la plus sublime pour les exhorter à restaurer une vieille église. Ils répondent qu’ils ont plus besoin de tabac que de monuments, et qu’ils feront un magasin de mon église. Je parti-