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minute de loin et d’obtenir un petit signe de tête en manière de reconnaissance
 

Vous me demandez un dessin de chapiteau roman. Je n’en ai plus un seul. J’ai envoyé tous mes croquis à Paris. Ensuite, un chapiteau vous intéresserait peu. Ce sont ou des diables, ou des dragons, ou des saints qui en font la décoration. Les diables des premiers siècles du christianisme n’ont rien de bien séduisant. Pour les dragons et les saints, je suis sûr que vous en faites peu de cas. J’ai commencé à dessiner pour vous un costume mâconnais. C’est le seul que j’aie rencontré qui ait quelque grâce ; encore la ceinture est-elle si drôlement placée, que la taille la plus fine ne paraît pas différente de la plus grosse. Il faut une organisation physique particulière pour porter ce costume. Le bon marché des cotonnades et la facilité des communications avec Paris ont fait disparaître les costumes nationaux.


10 septembre. — Je me suis donné une espèce d’entorse hier au soir. Je vous écris un pied sur une chaise, dans un état de fureur difficile à décrire.