Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais quel vilain métier que celui de solliciteur ! Avez-vous jamais vu des chiens entrer dans le terrier d’un blaireau ? Quand ils ont quelque expérience, ils font une mine effroyable en y entrant, et souvent ils en sortent plus vite qu’ils n’y sont entrés, car c’est une vilaine bête à visiter que le blaireau. Je pense toujours au blaireau en tenant le cordon de la sonnette d’un académicien, et je me vois in the mind’s eye tout à fait semblable au chien que je vous disais. Je n’ai pas encore été mordu cependant. Mais j’ai fait de drôles de rencontres.

Adieu.

LXXXII

Septembre 1843.

Je m’ennuie beaucoup de vous, pour me servir d’une ellipse que vous affectionnez. Je ne me représentais pas l’autre jour, clairement du moins, que nous nous disions adieu pour bien longtemps. Est-ce vrai maintenant que nous ne nous verrons plus ? Nous nous sommes quittés sans nous