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j’en veux le plus. Je serai à Dijon dans quelques jours. Si vous vouliez m’écrire là, vous me feriez plaisir, surtout si vous trouviez sous votre plume quelque chose de moins brutal que votre dernière lettre. Vous ne pouvez vous faire une idée d’une de nos soirées d’auberge. Parmi les idées les plus riantes qui me viennent à l’esprit, je pense à aller passer quelque part en Italie le temps qui doit s’écouler entre ma tournée et le voyage d’Alger. Je me figure que, de votre côté, vous avisez aux moyens d’être à la campagne lorsque je reviendrai à Paris. Que deviendront tous ces projets-là ? En partant, j’ai vu M. de Saulcy, qui venait de recevoir une lettre de Metz. On lui faisait un grand éloge de votre frère, qui plaît beaucoup aux gens à qui on l’a recommandé. Je vous aurais écrit cela plus tôt sans les mille et un tracas du départ.

Adieu. Il me semble que je me trouve mieux pour avoir un peu causé avec vous. Si j’avais plus de papier et moins de rapports à faire, je serais capable, je crois, de vous dire maintenant quelque chose de tendre. Vous savez que mes colères finissent ordinairement de la sorte.