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née, si cela arrivait, je voudrais que vous la vissiez. Vous apprendriez que le pain bis est plus difficile à faire que vous n’avez l’air de le croire. Rien ne sera plus facile, si vous le voulez bien, que de faire la connaissance de cette boulangère-là.

Adieu ; le vent souffle toujours. Je dois rester un mois en province, et, si vous avez du temps à perdre et l’envie de me faire grand plaisir, vous n’avez qu’à m’écrire à Avignon, poste restante.

XIX

Avignon, 20 juillet 1842.

Puisque vous le prenez sur ce ton, ma foi, je capitule. Donnez-moi du pain bis, cela vaut mieux que rien du tout. Seulement, permettez-moi de dire qu’il est bis, et écrivez-moi encore. Vous voyez que je suis humble et soumis.

Votre lettre est venue dans un moment de tristesse noire causée par cette triste nouvelle (la mort du duc d’Orléans), que je venais d’ap-