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Moi, ce sont tous mes organes, mes membres, mes sens, mon cerveau, en un mot, tout cet ensemble, cette association de cellules et de groupes de cellules qui ne peuvent vivre indépendamment les unes des autres. Si un groupe quelconque de cellules est malade, la répercussion de malaise se communique à tous les autres groupes composant mon individualité ; mon « Moi ». Si j’ai faim, soif, si je manque de lumière, d’air, ce n’est pas seulement mon appareil digestif ou mon appareil respiratoire, ou ma vue, ou mon épiderme qui sont affectés ; c’est « Moi » tout entier…

De cet ensemble de choses, de cette association, il en résulte un individu complet, vivant de sa vie propre, différent de ce qui l’entoure, puisant pour lui, dans le milieu pour entretenir la vie de tous les constituants de cette « colonie » ; il en résulte ce que l’on appelle un « Moi ».

Sorti de la matière, je ne vois rien qui puisse constituer la vie. Je ne crois pas à une intelligence supérieure, à un Dieu quelconque, à un esprit créateur d’organisation de la matière.

Je ne crois pas à une âme matérielle, laquelle puisse survivre d’une vie propre après notre mort…


Voilà la déclaration de principe. Reste ensuite à fournir au « Moi » son plus complet développement. Mais la Société humaine, avec ses lois, ses injustices, ses illogismes s’y oppose. Alors ? Alors la révolte. Mais non plus la révolte roman-