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Tout à coup, de nouveaux personnages firent leur entrée solennelle dans l’arène. C’étaient les chiens policiers. Mais leur utilité parut vite contestable.

Les bandits, peu à peu, gravissant les étages, s’étaient réfugiés dans le grenier. Ils ne cessaient de tirer et de crier :

— Lâches !… Assassins !… Lâches !…

Un entrepreneur du nom de Delaffalte proposa qu’on posât au pied de la maison une cartouche de dynamite. Il s’offrit pour l’opération. Aussitôt les pompiers inondèrent la façade de la maison de lumière, de façon à creuser, dans le bas, un trou de ténèbres. À la faveur de cette obscurité, l’entrepreneur, accompagné d’un soldat, se livra à sa besogne pendant que des toits et du viaduc, la fusillade redoublait.

Et puis — car il faut tout dire — on amena des mitrailleuses.

Le combat livré à ces deux hommes dépassait en préparatifs et en importance, la bataille engagée contre le seul Bonnot.

Autour de la maison, ce n’étaient que cris, hurlements, appels, aboiements.

Et l’explosion se produisit.

On vit des gerbes de flammes, quelque chose comme la gueule vomissante d’un volcan, puis une épaisse fumée grise, impénétrable qui, un instant, déroba la maison sinistre à tous les regards.

En même temps, les mitrailleuses crachaient