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Elles étaient, du reste, menées séparément par les divers parquets. À la suite d’une conférence qui se tint dans le cabinet de M. Lescouvé, procureur de la République, entre les chefs du Parquet et de la police, on établit les liens qui existaient entre les différents crimes commis tant à Paris qu’en province ou à l’étranger, et l’on conclut à une vaste association de malfaiteurs. M. Gilbert, juge d’instruction, fut chargé d’une nouvelle information concernant ladite association. Au terme du réquisitoire, seize inculpés se virent aussitôt prévenus : 1o d’être auteurs ou complices de crimes et attentats commis sur le territoire français ; 2o de s’être affiliés à une bande organisée en vue de commettre ces crimes et attentats ; 3o d’avoir fourni des moyens pour les accomplir ou d’avoir organisé des réunions en vue de leur exécution.

Les inculpés étaient les suivants :

Mme Rirette Maîtrejean, Kibaltchiche, Bonnot, Garnier, Carouy, Valet, Dieudonné, de Boué, Detwiller, Rodriguez, Bélonie, R… et Metge.

On était loin du compte.

La thèse adoptée par l’accusation consistait en ceci : le journal L’Anarchie, soit dans ses bureaux de la rue Fessart, à Paris, soit dans le pavillon et les jardins qu’il occupait rue de Bagnolet, à Romainville, avait servi véritablement de siège à une association de malfaiteurs. C’était là qu’on se réunissait pour préparer les coups à faire, qu’on