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sur le marchepied alors que l’auto était déjà en marche.

Tels étaient les premiers « tuyaux ».

À la vérité, les bandits expliquèrent, plus tard, qu’ils n’avaient pas l’intention absolument arrêtée de tuer. Ils commencèrent par crier : « Haut les mains ! » et ce n’est que devant l’attitude de menace et de résistance des employés qu’ils tirèrent.

On raconta ensuite que l’homme à la carabine, sautant sur la voiture en marche avait manqué tomber en arrière et que l’un des hommes de l’intérieur tendit le bras pour le repêcher.

En s’accrochant, pour éviter de choir dans la rue, le bandit pressa machinalement la gâchette de son revolver qu’il tenait de la main gauche. La balle partit, effleura la main, brisa la glace de la voiture et alla se loger dans le plafond.

Tout d’abord, on affirma que l’homme à la carabine n’était autre que Garnier. On voyait Garnier partout. Mais l’on sut, peu après, qu’il s’agissait d’un nouveau complice, un pauvre diable, malade, épuisé, rongé de phtisie, du nom de Soudy. On raconta également qu’à peine repoussé dans la voiture par ses amis, il s’était évanoui.

Ainsi se termina ce drame rapide et bouleversant. La voiture, à une allure folle, s’était engagée dans l’avenue de la Gare. Elle tourna sur la route de la Morlaye et disparut.

On la retrouvait, le même jour vers les onze