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Mathillé, se dirigeait sur la route de Paris à Nice où l’attendait le propriétaire. À côté du chauffeur, était assis un employé, M. Cerisols, qui achevait, à Paris, son apprentissage de chauffeur. La voiture venait d’entrer dans la forêt de Sénart, après avoir dépassé Montgeron. Soudainement, trois individus, plantés sur la route, s’avancèrent vers la voiture, l’un d’eux faisant signe avec son mouchoir, d’arrêter. Le chauffeur, un peu surpris, ralentit sa marche.

Aussitôt les trois hommes bondirent sur l’auto. Ils tirèrent des coups de revolver sur Mathillé, qui tomba, mortellement blessé, atteint de deux balles dont l’une avait traversé le poumon gauche, et l’autre le sein droit. Cerisols avait reçu, lui, trois blessures qui, fort heureusement, ne touchèrent que les mains. Trois autres individus attendaient le passage de l’auto. Plusieurs témoins certifièrent, par la suite, qu’ils stationnaient près d’une cabane de cantonnier et paraissaient se livrer à des travaux d’arpentage. En réalité, ils guettaient l’arrivée d’une voiture qui devait leur servir pour l’affaire combinée.

Les six hommes, regroupés, firent faire demi-tour à la voiture. Quatre d’entre eux montèrent à l’intérieur. Les deux autres s’installèrent sur le siège. Et l’auto partit dans la direction de Villeneuve Saint-Georges.

Vers les dix heures du matin, elle stoppa à Chantilly, sur la place de l’hospice de Condé, devant les bureaux de l’agence de la Société Générale.