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close, après tant de prisons et de bagnes peuplés, l’égoïsme illégaliste s’affirme. Il se complique de scientifisme primaire. Les ravages sont incalculables. L’anarchiste tombe dans mille travers.

D’abord, il rejette l’Utopie Révolution. La masse ne compte pas plus à ses yeux que l’avenir. Il veut vivre et tout de suite. Et après quelques tâtonnements, il se jette, l’arme au poing, contre la société qui le relègue dans le rang des parias.

Et c’est la tuerie, le duel effroyable entre une poignée de téméraires et toutes les forces sociales constituées.

Cerveaux faibles, dira-t-on. Esprits surchauffés, grisés par le mauvais vin des lectures hâtives. Sans doute. Mais examinez la caverne sociale dans laquelle s’étiolent ces hommes. Pesez les inégalités, les injustices, l’intolérable opulence d’une minorité jouissante face à la misère morale et matérielle du plus grand nombre plongé dans les geôles du travail qui tue… Oui, voyez tout cela. Scrutez le visage angoissé et grimaçant de notre admirable Société… Et vous aurez découvert, en dehors des causes purement accidentelles, la vraie logique et la seule explication des Bandits Tragiques.