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suis parti. Mais de combien s’en est-il fallu pour que ma passion ne devînt un drame ? Peut être seulement un peu de hasard et c’est heureux… »


Il a souffert et il est parti. Tout l’homme est là. Et dans ses « Souvenirs », il ne dira rien de cette aventure qui montre — qu’en pense-t-on ? — le « bandit » sous un jour tout à fait nouveau.

Mais l’épouse ? Elle a compris toute l’étendue de son erreur et de sa faute. Elle a compris quel était l’homme qu’elle avait perdu. Et elle le réclame obstinément. Elle le réclame à ses amis, aux autorités, aux journalistes. Elle le réclame pour elle et pour l’enfant qui a grandi. Elle lui a consacré un foyer, un intérieur où le rescapé pourra venir goûter un peu de repos — sinon le bonheur total et sans mélange.



Faut-il insister sur Dieudonné ? Ceux qui l’ont approché l’ont compris. On a pu voir, selon les propres expressions dont il se sert dans une lettre, qu’il fut anarchiste sincèrement, loyalement.


« J’ai cru à l’harmonie idéale entre les hommes par le seul fait de leur bon vouloir et de leur intelligence, c’est-à-dire sans le recours de l’autorité. J’ai été anarchiste comme on est chrétien ou juif ou musulman. J’ai cru en l’anarchie. »