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Soudy écrivit simplement :


« Moi, Soudy, condamné à mort par les représentants de la vindicte sociale dénommée justice ;

« Considérant et attendu qu’il est de mon devoir de faire part au peuple conscient et organisé du détail de mes volontés dernières :

« 1o Je lègue à M. Étienne, ministre de la guerre, mes pinces-monseigneur, mes ouistitis et mes fausses clefs pour l’aider à solutionner et à ouvrir la porte du militarisme par la loi de trois ans ;

« 2o Mes hémisphères cérébraux au doyen de la Faculté de médecine ;

« 3o Au musée d’anthropologie mon crâne et j’en ordonne l’exhibition au profit des soupes communistes ;

« 4o Mes cheveux au syndicat de la coiffure et des travailleurs conscients et alcooliques, lesquels cheveux seront mis en vente, dans le domaine public et ce, au bénéfice de la cause… et de la solidarité.

« Enfin, je lègue à l’Anarchie, mon autographe afin que les prêtres et les apôtres de la philosophie puissent s’en servir au profit de leur cynique individualité. »


Ainsi chacun s’exprimait suivant ses goûts et sa nature : Monnier déplorant le meurtre, Callemin, philosophant, Soudy gavroche jusqu’au bout