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« Un sanglot, un cri :

« — Et Kibaltchiche !

« L’un des officiers s’avance :

« — Ne pleurez pas, madame, Kibaltchiche sera très peu condamné : six mois, un an, peut-être. Très peu. Il sera libre en même temps que vous. Ne pleurez pas…

« La porte donnant sur la cour d’assises s’ouvre. J’aperçois une lumière grise d’aube sinistre. J’entends la voix monotone du président. Me  Adad me fait lever, me fait rasseoir. Il me crie :

« — Répondez oui… Répondez non… Remerciez…

« J’ai su plus tard que la salle était comble d’artistes célèbres, de gens du monde, qui avaient soupé là et bu du champagne toute la nuit. Je n’ai rien vu. Je pleurais, je pleurais…

« Et, le lendemain, mon défenseur pouvait dire aux journalistes, avec une grande fierté :

— C’est la première fois qu’on l’a vue pleurer.



« Puis, on nous fit sortir. Nous ne revîmes pas les autres, pas même une seconde. »



Veux-t-on mieux connaître cette Rirette Maîtrejean qui joua un rôle si dangereux aux Assises ?