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chambres d’accusés, on décide de nous faire réintégrer nos cellules.

« Il est deux heures trente. À trois heures, on donne l’ordre de nous faire manger rapidement.

« Visite de Me  Adad.

« — Le verdict sera rendu vers neuf heures du soir, me dit-il.

« Je mange un peu de potage, je bois un peu de lait, et je commence à tourner dans ma cellule, comme une bête.

« Je m’essaye à lire. Impossible. Les lignes dansent devant mes yeux.

« Les religieuses viennent me voir. La supérieure du Dépôt me fait apporter du thé très chaud, mélangé de rhum.

« … Je pense aux autres, à ceux qui, comme moi, tournent dans leur cellule… Je ne peux rien, que penser à tous les autres…

« À huit heures, on vient m’apprendre que les jurés discutent la cent cinquantième question. Il y en a quatre cents !

« — Allons, il y a du bon ! aurait dit Soudy.

« Extrêmement énervée, je m’étends tout habillée sur ma couchette.

« Reposer dans de pareilles conditions est impossible. Je reprends ma promenade le long de ma cage.

« Onze heures du soir :

« — Venez, dit un gardien.

« Nouvelle fouille. Cette fois, tout est prohibé. Une tablette de chocolat, une glace minuscule, un