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d’erreur, « j’écope » le maximum : vingt ans de réclusion.

« Nous voici dans notre petite salle commune.

« Une dernière fois, Callemin veut crâner. Il dit aux gardes :

« — Je mourrai quand il me plaira !

« Résultat : on nous fouille encore plus strictement que de coutume, on scrute les moindres plis de nos vêtements ; on découd le mince ourlet de mon sarrau. Les chevelures sont passées au peigne fin.

« Chez quelques-uns, d’ailleurs, on découvre la drogue libératrice.

« Le 27, à onze heures trois quarts, nous entrons dans la salle d’audience.

« Kibaltchiche est calme et souriant. La veille, il m’avait écrit :

« Mon amie, je vous demande pour nous deux de nous résigner à la pire solution.

« N’oubliez pas que je ne saurais être fort que si vous l’êtes avec moi et pour moi. Au fond, mon amie, qu’importe le sort si nous savons le vaincre l’un pour l’autre, et si nous savons que, quoi qu’il advienne, nous nous retrouverons un jour.

« La dernière plaidoirie est enfin prononcée. Une dernière fois, le président nous interroge. Quelques dernières déclamations. Lecture des questions : elles sont tant ! Que de formalités !

« Enfin les jurés se retirent.

« Après une demi-heure d’attente dans nos