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Ces quatre-là, c’étaient Rodriguez et trois femmes, Mmes  Maîtrejean, Marie Vuillemin, Barbe Leclerch.

D…, B…, B…, R…, Kibaltchiche, Carouy, Metge, P…, R…, C. de F…, bénéficiaient des circonstances atténuantes.

Mais ils furent quatre sur lesquels les « oui » s’abattirent brutalement, implacablement.

Ces quatre étaient : Callemin, Dieudonné, Soudy, Monnier.

La Cour se retira.

À six heures, le jugement était rendu. Mais, d’abord, le président interrogea les accusés.

Dieudonné se leva et s’écria :

— Vous vous trompez. Je ne suis pas l’agresseur de Caby. Je suis innocent.

Et, soudain, se produisit un coup de théâtre :

Callemin s’était levé à son tour. Il tendit le bras, solennel.

— Messieurs, dit-il d’une voix forte, j’ai un aveu à vous faire. Dieudonné n’est pas l’assassin du garçon de recettes, Caby. Dieudonné n’était pas rue Ordener. Ceux qui ont fait le coup, c’est Garnier et moi. C’est moi-même qui ai arraché la sacoche. Je vous jure que Dieudonné est innocent. Il n’était pas des nôtres. Je suis prêt à l’écrire. Je l’écrirai demain au procureur général.

Cette déclaration imprévue, dont l’accent de sincérité n’était pas douteux, provoqua une formidable émotion. Il y eut des remous dans l’auditoire que le président dut réprimer violemment.