Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ponsabilités que l’on veut faire peser sur sa compagne. Il se rassoit. Il a été habile. Et l’on attend avec d’autant plus de curiosité l’interrogatoire des vedettes. »


« … C’est fait. Mardi, mercredi, jeudi, on a interrogé les vedettes. Ce n’était donc que cela, les vedettes ! La surprise, la déception, atteignent à la stupeur. Voici, loquace, emphatique, reniant les doctrines « illégalistes », traitant d’ « imbéciles » les apologistes de Bonnot et de Garnier, déclarant même que Bonnot était un anormal à cerveau de « Fuegien », voici Dieudonné que l’encaisseur Gaby a reconnu comme son assassin et qui niera tout, même l’évidence, cela, d’ailleurs, sans un élan de sincérité, sans un cri vrai qui émeut… Voici Callemin dit Raymond la Science, imberbe, petit, râblé, très myope, très jeune, très infatué, un mauvais gamin rageur, qui n’a même point les mots de Gavroche (à qui je demande pardon pour le rapprochement), et qui aura noté sur ses petits papiers jusqu’aux pauvres insolences qu’il jugera habile de mêler à ses faibles ripostes et à ses plus invraisemblables dénégations. Il s’embrouille vite, d’ailleurs, ne trouve plus de réponse dès qu’il a omis de prévoir les questions et s’effondre enfin, maté, en plein désastre, dans ses petits papiers inutiles. Et maintenant c’est le tour du jardinier-camelot Monier dit Simentoff, un Méridional tragique, bavard et confus ; du garçon épicier Soudy, qui