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L’agent hocha la tête.

— Pas d’erreur, fit-il, se parlant à lui-même… Allons, suivez-moi.

Il le conduisit au poste. Le commissaire de police, après avoir interrogé le prisonnier, fut de l’avis de son subordonné. On appela trois médecins pour l’examiner. Tous trois déclarèrent que l’homme était absolument sain d’esprit.

Trois médecins d’accord. Le fait était si rare qu’il impressionna le commissaire.

— Je veux bien vous croire, assura-t-il. Mais dites à votre client de ne pas remettre les pieds dans mon quartier avec un costume semblable. Sans quoi, fou ou non, je l’expédie au dépôt.

Un autre type qui fut très connu et qui jouit d’une immense popularité dans les milieux anarchistes : Ologue le Cynique.

Il avait choisi ce pseudonyme éblouissant, on ne sait trop pourquoi. Mais ça lui allait comme un gant. Il portait une grosse tête carrée, avec des lunettes rondes, sur un corps trapu et qui dénotait une force physique peu commune. Il était imberbe et sa bouche ne cessait de se livrer à toutes les contorsions.

Il collaborait régulièrement à l’Anarchie. Et, cependant, c’était un employé d’administration modèle. Généralement il s’habillait d’une redingote impeccable et s’ornait d’une cravate nouée de travers. Il marchait pieds nus dans des sandales, son chapeau à la main, un parapluie et des livres sous le bras.