trait les deux fillettes qui, dans le lit-cage, dormaient paisiblement.
— Ah ! prononça Garnier, simplement.
Et, avec précaution, évitant le moindre bruit, les deux hommes retirèrent leur pardessus, enlevèrent leurs chapeaux qu’ils déposèrent sur le pied du lit des enfants. Garnier s’assit à côté sur le même lit. Callemin prit place sur la chaise-longue à côté de Rirette, Kibaltchiche demeura debout, devant le bureau.
Les deux hommes, les coudes aux genoux, les mains croisées, repliés sur eux-mêmes, méditaient.
À quoi songeaient-ils ? Peut-être à rien.
Peut-être goûtaient-ils la joie du repos, la quiétude morale, après tant d’angoisses.
Il y eut un lourd silence.
Le premier, Kibaltchiche prit la parole :
— Alors vous voilà revenus ?
Callemin eut un pâle sourire. Il sortit son mouchoir de sa poche pour essuyer les verres de son lorgnon et répondit ce seul mot, laconiquement :
— Oui.
Kibaltchiche insista.
— Alors, c’est vous ?
— Oui, dit aussi Garnier, l’œil sombre.
D’une voix sourde, hésitante, qu’il voilait pour ne pas éveiller les enfants, Raymond la Science commença.
— Depuis trois jours, nous menons une exis-