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Deux jeunes gens, lui, vingt-cinq ans, elle dix-neuf ans. Ils s’asphyxient avec le gaz dans leur chambre d’hôtel. Deux lettres trouvées sur la table nous renseignent sur leurs raisons de quitter ce monde. Lui voulait un enfant. Elle n’en voulait pas.

Pol Kerrh, jeune écrivain, ne pouvant trouver un éditeur pour son roman idéo-synthétique s’empoisonne en avalant son manuscrit. À l’agonie.

Etc., etc.


Les autres rubriques étaient tenues d’identique façon. Elles s’intitulaient : Vols et cambriolages, Incendies, Assassinats, Accidents, Drames de la jalousie… La politique avait son rayon à part. Cela comportait les séances de la Chambre et du Sénat avec commentaires brefs, l’étude succincte des projets de loi, les déplacements et laïus des ministres. Tous les journaux recevaient le mot d’ordre du gouvernement et défendaient ce gouvernement, quel qu’il fût. Je note encore les rubriques qui hospitalisaient l’économie politique, la science et les arts, les sports, les théâtres… Mais la publicité jouait là un rôle prépondérant.

Ce qui importait surtout, c’était le fait divers. Car, à cette joyeuse époque, fleurissaient les attentats, les meurtres, les vols, les rixes… Le système social de ce temps, basé sur la propriété, et qui courbait, sous une poignée d’heureux privilégiés, la masse des humains, provoquait tout naturellement les révoltes et les crimes. Mais ceux qu’intéresserait particulièrement l’histoire du vingtième siècle pourront consulter avec fruit les ouvrages de nos spécialistes. Ils y verront que la