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IV


Je chante ce héros sur mes pipeaux fragiles… je chante, à la façon du bon abbé Delille, polluant l’Énéïde, ce héros qui, d’un geste sûr, armé de sa seule et faible intelligence de petit homme rabougri parmi les grimoires et les formules, sut opérer dans le monde terrestre, la plus terrifiante et la plus éblouissante des transmutations. Ugolin Démiurge. Les hommes de demain, installés dans leur revanche, le cloueront au pilori. Il figurera le démon tentateur et perfide qui mène aux abîmes, le Criminel frappé d’aliénation… Je les sens qui viennent, semblables à ceux d’autrefois, ayant reconquis leurs instincts et leurs forces mauvaises. Seulement, voilà. Ils se refuseront à croire ou déformeront les faits. L’aventure ira s’inscrire dans les annales de la blagologie.

Je chante ce héros, ce vieillard sublime, le Maître de la vie. Les autres diront : « Il n’avait pas le droit. » Quoi, le droit ? La vie, ce que nous appelons la vie, est-