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historiques qui sont mis à la disposition des écoliers et les œuvres de vulgarisation telles que la Psychologie d’une époque, Des Temps barbares à la lumière, etc… Enfin les « kinélibris », qui permettent à tous de suivre, par l’image et par l’action abondamment commentée, la série des incidents importants et décisifs de l’histoire des temps modernes.

Ce qu’on ignore, naturellement, ce sont les dessous de cette histoire. Ce qu’on n’a pas assez fortement indiqué, ce sont les caractères d’individus appartenant à une ère, aujourd’hui si lointaine, qu’il semble qu’une race nouvelle est née de la pourriture d’une race abolie. Les mœurs, les coutumes, les lois qui régissaient une époque baroque, les nuées mentales, les brutalités déchaînées, toute une atmosphère de confusion et de vésanie ; voilà qui est diablement malaisé à matérialiser sur l’écran ou sur les froides feuilles d’un livre.

Je l’ai esquissé, peut-être sans bonheur, et mieux que tout autre je devais y réussir, moi qui m’épanouissais en pleine première jeunesse, à l’heure de la sublime Transformation. Mes racines plongent trop profondément dans un passé fangeux, et il m’arrive trop fréquemment, en dépit de mes rédemptions successives, de sentir s’agiter, au plus obscur de moi-même, dans la pénombre où braillent d’indestructibles instincts, le vieil homme que je fus, pétri dans le moule des conventions désuètes, baigné dans l’abjection et l’absurdité d’une société larvaire. Admettez qu’un habitué des cavernes, par une fantaisie du sort, et après un sommeil de plusieurs siècles, si vous y consentez, se vît transporter, avec des facultés nouvelles et le sens de l’adap-