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dans le vide. Puis, comme si je n’étais pas là, il poursuit, s’adressant à lui-même :

— Il est certain que cette méthode est la plus rationnelle, à la condition qu’elle ne détruise pas toute virilité. Benjamin qui, en Amérique, a repris les opérations, prétend avoir obtenu 57 pour 100 de succès. Knud Sund est aussi très favorable à Lichtenstern. Fraisse a renouvelé complètement de vieux béliers, toujours en réséquant un bout de canal déférent. Reste à savoir si les opérés gardent leurs caractères sexuels secondaires et s’ils évitent l’envahissement des lipoïdes qui apportent la graisse. Dans ce cas, l’opération de Steinach pourrait remplacer avantageusement la castration, et ce serait tout, absolument tout. D’ailleurs ce n’est point la méthode du Maître qui n’envisage guère que la transplantation, ce que, dans le public, on appelle greffe.

— Vous savez donc, exactement, comment il opère ?

— Exactement, non ! Il a son secret, et c’est ce qui me rend sceptique. Il part sur les données de Voronoff, alors que ce dernier n’a fait que reprendre, en France, des méthodes abandonnées de l’autre côté du Rhin. Mais nous saurons aujourd’hui. Le Maître doit nous initier.

Petit silence. J’interroge :

— Alors, aujourd’hui ?…

— Aujourd’hui, dans la grande salle du laboratoire, tous les vieux de l’Association pour le Règne de l’Élite (A. R. E.) seront représentés. Vous serez là et vous ouvrirez vos oreilles. Après, ma foi…

Il fait claquer son pouce contre son index.