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répondez-moi ? Que faites-vous de l’Intelligence, et de la Science, dans la production de toutes vos richesses ? Et la Technique ? Alors vous imaginez qu’il suffit de porter le travailleur au faîte pour que tout soit dit. Et, d’abord, comment vous y prendrez-vous pour effectuer cette géniale opération ? Le pouvoir aux prolétaires ? Bien. Vous aurez supprimé l’exploiteur, l’intermédiaire, le parasite. Parfait. Optime. Seulement comment le prolétariat organisé exercera-t-il son autorité, sinon par ses délégués qu’il croira avoir choisi, mais qui, en réalité, seront le fruit de l’arbitraire. Naïf ! Naïf ! Vous ne voyez donc pas que vous ne supprimerez privilèges, et castes, et classes, que pour choir sous la tyrannie cent fois plus abjecte et monstrueuse de la Masse — de la Masse ignorante et aveugle, de la Masse qui demeurera esclave croyant régner, et qui ne régnera, sur elle-même, que par personnes interposées.

Le voici, de nouveau, debout.

— La seule, la vraie Révolution, c’est la Science qui peut la réaliser. La Révolution de la Sagesse sera féconde et définitive. Sans doute, faudra-t-il, une dernière fois, verser le sang. Cela dépend des résistances et des moyens dont nous disposons. Dites-vous que, pour l’instant, nous ne faisons qu’emprunter à l’homme certaines propriétés dont il ne sait user que fort malencontreusement, et cela dans l’intérêt de l’homme lui-même. Qu’importe à l’Humanité de demain que quelques milliers de ses enfants soient dépouillés de leurs génitoires, si ceux qui doivent venir connaissent le bonheur dans le repos et goûtent la douceur de vivre dans l’euphorisme social.