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ciron. — Je prétends, néanmoins, qu’entre l’animal et l’homme, il y a de profonds écarts biologiques.

ugolin. — Nul n’y contredit. Mais le singe ne peut-il être considéré comme une sorte d’homme primaire ? Et n’y a-t-il pas, déjà, des faits d’expérience. Par exemple, Kuttener transplantant un péroné de singe à un enfant. Évidemment, il s’agissait là d’un organe simple. Mais Voronoff, pour en revenir à lui, n’a-t-il pas expliqué à l’Académie de Médecine, le 30 juin 1914, qu’il avait pu greffer la thyroïde d’un singe dans le cou d’un enfant, avec plein succès. Et le professeur Bernard n’a-t-il pas affirmé, dans le Traité de Chirurgie de Le Dentu et Delbet, qu’il est possible que, dans quelques années, les greffes fragmentaires, les transplantations, partielles ou totales, de la thyroïde et des parathyroïdes s’effectuent communément. Enfin, faut-il rappeler que, depuis la guerre surtout, on greffe avec une extrême facilité les os, la peau, les organes les plus délicats. C’est à Ollier que nous devons cette méthode. Est-ce que Morrice n’a pas greffé des ovaires ? Est-ce que Carrel n’a pas greffé des reins ? L’opothérapie n’est plus discutable aujourd’hui. Ses progrès incessants, enregistrés par tous, sont décisifs.

ciron. — Je ne discute pas ces faits. Mais j’ai suivi de très près vos expériences et vous savez quelles conclusions j’en ai tirées. Je prends un simple exemple, entre autres. Vous avez opéré, voici quelques années, sur un bouc et, sur votre prière, j’ai observé attentivement l’animal. Les glandes testiculaires étaient greffées dans la vaginale même des bourses, c’est-à-dire dans leur milieu naturel. Après un an de greffe,