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Café aromatisé. Ça manque un peu de vin, par exemple et de petit verre.

— On a fait une exception pour vous. Le vin est rare ici. L’alcool est complètement banni.

Je ne dissimule pas ma grimace. Ces gens-là véritablement ne savent pas vivre. Et, nonchalamment, je me dresse, les membres souples, le geste aisé. Je demande :

— Quel jour sommes-nous ?

— Le vingt-cinquième du mois d’août.

Un calcul rapide. Nous sommes partis, Juliette et moi, le 23 au matin. Le sommeil m’a surpris dans la voiture, le soir de ce même jour. Ça fait donc deux pleines nuits et plus d’une journée que j’ai dormi. Un rien.

Ainsi, tout était préparé minutieusement, de main de maître, avec la complicité de la femme. Quel être redoutable me tenait donc en son pouvoir et de quelle puissance de moyens inouïs ne disposait-il pas ?

Tout mon optimisme s’évanouit d’un coup.

Je sentis, à nouveau, les tiraillements de la peur courir le long de mes vertèbres. Je regardai l’homme qui souriait. Il fit un signe rapide et commanda :

— Suivez-moi.



La salle où je viens d’entrer, poussé par mon guide, est de vastes dimensions et d’aspect rebutant. Une lumière crue me fait d’abord battre les paupières et je