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faute du poteau réclamé chaque jour jusqu’à la prison et à la mort.


Mais, Pujo-La Bastille continuait :

«… que Merle, Marseillais plein de finesse, est le plus charmant des compagnons ; que Delannoy, sous sa réserve d’homme du Nord, cache une observation aiguë, une haute conscience d’artiste et beaucoup de talent ; que Marchal, enfin, est le meilleur des hommes. »


Pour moi, j’étais, ne vous déplaise, un « polémiste ardent et spirituel », une « nature droite », un « esprit loyal », etc. N’en jetons plus ! La cour de la Santé en est encore pleine. Et cela n’a nullement empêché le même Pujo, plus tard, de m’asperger de boue et de m’accuser des pires crimes, à commencer par celui de la fausse monnaie.

On saisit là, sur le vif, la fourberie de ces Tartuffes qui multipliaient les sourires aux révolutionnaires dont ils croyaient pouvoir utiliser la haine du régime bourgeois et l’énergie combative et qui, trompés dans leur stupide espoir, se retournèrent ensuite contre eux, se répandant en accusations meurtrières et en appelant à l’autorité et aux gendarmes. Pauvres fous ! Je les revois, autour de la grande table, dans le réfectoire-parloir, discutant gravement de l’attitude à prendre en cas de guerre et aboutissant à cette conclusion « qu’il ne faut pas se battre pour la Gueuse ».

Il y eut mieux. Pujo libéré vint me voir. Au cours