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jamais ses devoirs de catholique, il ne parlait que de « cogner ». Cogner, pour lui, c’était tout un programme. Avec ça, d’une force peu ordinaire et, certainement, très brave. Il n’y avait qu’à l’examiner pour deviner, à son prognathisme accentué, à la courbe de son nez en bec d’oiseau de proie et à la flamme sauvage de ses yeux, l’homme des bagarres et des coups de main.

Plus tard, dans les batailles qui se déroulèrent pendant près de deux années, au Quartier Latin, entre camelots et révolutionnaires, Plateau apparut comme le plus redoutable des adversaires. Il cognait. La matraque lui tenait lieu de doctrine. Je me souviens de pauvres diables au crâne défoncé, au visage tuméfié que, certains soirs, j’allai cueillir à l’Hôtel-Dieu. Les infortunés étaient tombés sur une bande organisée et