Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de l’époque où il était terriblement républicain et même communard. Écoute et écris :

Et Pelletan se mit à déclamer :


On prétend que Badinguette
Doit finir comme Antoinette,
              Oh ! là ! là !
Tu finiras, Castagnette,
C’est vrai, dans une lunette,
Mais non pas dans celle-là !


Et il se frotta joyeusement les mains, tout heureux d’avoir retrouvé, au fond de sa mémoire qui était vraiment prodigieuse, cette chose oubliée et, sans doute, inconnue du pauvre Lélian.

Puis, en me reconduisant :

— Surtout, ne publie pas. Tu m’entends. Défense de publier. Sans quoi, gare à tes oreilles.

Je publiai. Je publiai non seulement le Verlaine, mais encore le poème discuté. Avec quelques réserves, il est vrai. Mais le tour était joué :

Peu après, Maurice Allard, alors député du Var, à qui j’avais raconté l’histoire, s’approcha de Pelletan, dans les couloirs et, tout souriant, lui adressa ses félicitations. Le terrible Camille eut un haut-le-corps.

— Ah ! le petit galopin ! Il a publié tout de même… Eh bien ! il aura de mes nouvelles. Il ne l’emportera pas en paradis.

Je n’osais plus revoir Pelletan. D’autant qu’il