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Quand vous regardez dans le vague,
Le front dans vos mains appuyé,
Ils ont, vos yeux couleur de vague,
Un air distrait et ennuyé.

Et votre sourire est si rare,
Son rayon vient si peu souvent
Changer la pâleur du carrare
En un marbre rose et vivant,

Que troublé, je rentre dans l’ombre,
Laissant à de plus doctes clercs
L’énigme éblouissante et sombre,
L’énigme de vos grands yeux clairs.

Je revois Pelletan, debout dans son cabinet, assujettissant ses lorgnons sur son nez et lisant avec une grimace significative. Puis, il eut ce haussement d’épaules que connaissaient bien ses familiers et, les sourcils froncés, il questionna :

— Keksekeça ?

— Ça, monsieur Pelletan, ce sont des vers que vous avez dû écrire autrefois…

Il m’interrompit furieux :

— Pourquoi ces vers seraient-ils de moi ? Qui t’a dit que c’était de moi ?

— Mais, Monsieur Pelletan…

— Il n’y a pas de mais… Je n’ai jamais écrit de vers semblables.

— Cependant, Monsieur Pelletan, vous avez sacrifié à la Muse… J’ai même lu, dans Verlaine, que vous étiez le « meilleur de la bande ».

— C’est idiot. Je te répète que ces vers ne sont pas de moi.

— Pourtant, Monsieur Pelletan, vous avez fait