Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Wagram, journée de honte et de deuil !

« Une grande nation, qui venait de proclamer les Droits de l’Homme et du Citoyen, était, depuis dix ans, amoureuse d’un bandit en uniforme. Arrivé aux grandeurs par la guerre, il jugeait la guerre indispensable au maintien de son trône ; elle était devenue pour lui un besoin impérieux, une vraie passion de joueur. Il avait su communiquer à la France sa folie de meurtre par l’appât de beaux plumets, d’uniformes criards et tapageurs, par l’appât de décorations, de galons, de dotations ; tout ce qu’il y avait de jeune et de vigoureux dans le pays se ruait sur un signe du maître, tantôt sur l’Allemagne, tantôt sur l’Autriche. »

Après ce couplet, l’auteur entreprenait le récit de la bataille. Il citait Thiers, montrait les vainqueurs, ivres, lâchés au milieu de populations paisibles et désarmées, finissant dans l’orgie la plus crapuleuse. Et il disait :

« C’est cette victoire napoléonienne, cette victoire de l’homme qui étrangla la Première République, que la Troisième République fait glorifier par ses soldats…

« C’est ce carnage, cette grillade de blessés et de mourants, cet incendie de récoltes que la République française, au XXe siècle, fait célébrer par des fils d’ouvriers pacifiques et de jeunes paysans laborieux…

« C’est cette soulographie de toute une armée,