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Voulez-vous un exemple ? Voilà ! Je collaborais, en ce temps-là à Paris-Soir, quotidien fondé par Eugène Merle, racheté depuis par Le Journal, en compagnie de mon ami L.‑O. Frossard. Or, Eugène Merle était à la tête d’une Société d’Éditions qui publiait plusieurs feuilles dont l’une s’intitulait : Froufrou ! C’était, comme son nom l’indique, une gazette un peu leste. Elle me rappelait mes années de collégien.

Ni Frossard, ni moi-même, ni Paul Louis, ni Pioch, tous collaborateurs de Paris-Soir (c’est curieux comme on a vivement oublié ces choses !), n’avions aucun rapport avec la feuille froufroutante. N’importe. Un beau jour, L’Humanité s’avisa de nous présenter à ses lecteurs comme collaborateurs de cet hebdomadaire croustillant. Elle donnait, en même temps, des extraits de la feuille, tout à fait suggestifs.

Vous voyez d’ici le sévère Frossard, éditorialiste de Paris-Soir, rédacteur à Froufrou ! Vous voyez d’ici Paul Louis, composant de petits contes libertins… Passe encore pour Victor Méric, capable de tout… et qui n’avait jamais donné même un seul coup d’œil à ce canard qu’il ignorait… Mais les communistes savaient bien ce qu’ils faisaient. Calomniez… calomniez, dit Basile, il en reste toujours quelque chose. Toute la campagne électorale allait se faire contre moi au cri de : Froufrou !

Premier contact. Dans un préau d’école, au fond de Plaisance. Le député sortant, Mouret, parle quelque peu dans l’impatience des auditeurs qui attendaient