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à trois faces… présenté par le Comité des Jongleurs-Équilibristes du quartier, etc… » ; « Lemonnier-Limousine, programme de rechange… Immense succès de comique… Le rival de Dranem… Le tombeur de Chocolat !… » À ces blagues énormes les adversaires ripostaient par des accusations féroces : Vendus à l’Allemagne !… Insulteurs de l’armée, etc… Les rieurs demeuraient avec nous.

Au soir de l’élection, le nom de Badina sortait, comme le veut la formule, triomphant de l’urne.

Le quartier de la Santé était définitivement conquis. On l’avait fait rire. Il était désarmé.

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Badina libéré et, de nouveau, son élection annulée, nous présentâmes André Marty.


Cela faisait la troisième expérience et nous nous demandions si les électeurs ne commençaient pas à se fatiguer de ces élections de prisonniers, sans lendemain. Aussi la bataille fit-elle rage, toujours avec les mêmes procédés. On venait dans nos réunions, de préférence au music-hall, certain de passer une extraordinaire soirée. Nous avions toujours, pour cibles, Montillot et Lemonnier. De plus, un certain Joseph, venu l’on ne savait d’où, radical sans l’être tout en l’étant.


Ah ! celui-là, ce qu’il a pu nous servir ! Rien que son nom était un programme. Vous voyez d’ici les blagues faciles. Tout y passa. Mme Putiphar qui le retenait par un pan de sa veste… Joseph vendant