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II

L’élection du quartier Saint-Gervais se termina par une défaite mémorable, sans la moindre petite compromission. Ce fut Léon Riotor qui l’emporta.

Mais je devais être candidat, une troisième fois, aux élections législatives du 11 mai 1924, et, cette fois, contre les communistes que j’avais abandonnés dans les conditions que j’ai déjà expliquées et à la suite des prétentions par trop excessives du gouvernement de Moscou.

Il faut qu’on sache que le gouvernement de Moscou et la direction de la Troisième Internationale, c’était exactement la même chose. Tout ce qui se faisait dans les partis nationaux résultait des ordres donnés par Moscou. Et, à ce moment-là, les conditions qu’on nous imposait étaient les suivantes :

1° Défense d’être franc-maçon. Les communistes déjà affiliés à la Maçonnerie devaient choisir, et rapidement, entre la loge et le Parti ;

2° Défense d’adhérer à la Ligue des Droits de l’Homme. Les communistes ligueurs devaient également choisir ;

3° Interdiction de collaborer à un journal « bourgeois », fût-ce pour gagner son pain ;

4° Désignation des organismes de direction, dans le parti français, — Comité directeur, Conseil d’administration de L’Humanité, etc…, — par ces meneurs de Moscou qui ne connaissaient ni les hommes, ni la situation.