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le sort de l’absolutisme ne dépend ni du manifeste du 17 octobre, ni d’un acte légal quelconque. La question est avant tout de savoir si la foi populaire, base de la vitalité du pouvoir du Tsar, restera intacte, et si l’absolutisme saura justifier cette foi en accomplissant sa mission historique ».

C’est de la même manière que tous les membres de la commission du concile considèrent le manifeste du 17 octobre. La question des rapports de l’Eglise et de l’Etat, ou plutôt la question de savoir comment préserver l’orthodoxie du péril que pourrait lui faire courir la chute de l’absolutisme a permis de dévoiler la psychologie du clergé et sa manière de considérer l’absolutisme.

Ainsi le Professeur Goloubeff dans une réunion [1] disait : « Entre l’Eglise orthodoxe et l’empereur russe orthodoxe, la plus étroite liaison doit régner. Dans de précédentes réunions on a dit que l’Etat russe était entré dans une période nouvelle de son existence ou, pour parler plus exactement, que nous avons une révolution et que les temps futurs sont assombris par l’obscurité de l’inconnu. Mais devons-nous avoir en vue cet énigmatique avenir et diriger vers un « x » indéterminé nos discussions

  1. 5 juin 1906, un mois avant la dissolution de la première Douma.