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droit de se considérer après le manifeste comme un monarque aussi absolu qu’avant. Les nouvelles lois fondamentales publiées avant l’ouverture de la Douma sont bigarrées des mots « autocrate absolu ». Dans le chapitre XXIV est spécialement exposé que les anciens chapitres relatifs au Saint Couronnement, à l’onction et à la foi restent en vigueur. Or, ces règlements sont précisément ceux qui déterminent l’essence religieuse de l’autorité du Tsar, qui font voir la vraie signification de l’absolutisme russe comme étroitement lié à l’orthodoxie. Le manifeste du 17 octobre pourrait être considéré comme une concession du monarque laïque, une limitation du pouvoir absolu d’un empereur au sens occidental. Mais on oublie que l’empereur est tsar, chef de l’Eglise, suprême pontife. Ce que l’empereur donnait au peuple, le Tsar le lui refusait. L’absolutisme constitutionnel, la constitution absolutiste, tel est le cercle vicieux dont ne peut sortir ce petit officier innocent.

Le 31 décembre 1904, 10 jours seulement avant le 22 janvier 1904, date mémorable dans l’histoire de la révolution russe, une députation d’un club politique réactionnaire, « l’assemblée russe », présenta à l’empereur une adresse déclarant que « l’assemblée russe repousse nettement toute idée d’un changement de principe du pouvoir absolutiste».