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gneurrusse sorti des Officiers de la garde et étant à leur niveau quant au développement et à l’instruction. Il étudiait bien, sans montrer pour aucun sujet de prédisposition spéciale. Dans la Bibliothèque Impériale publique, j’ai vu ses notes autographes, prises pendant le cours de jurisprudence que lui enseignait K. P. Pobiédonostsev [1]. D’une écriture peu sûre d’elle-même, l’empereur, héritier alors, écrivait les notions élémentaires du droit que son professeur lui servait assaisonnées d’une sauce réactionnaire. Il est peu probable qu’à la suite de ces leçons Nicolas II ait complété ses connaissances théoriques en sciences juridiques.

Jusqu’à la guerre il mena une insouciante vie de famille. Il allait souvent à l’étranger, à Darmstadt, à Livadia (en Crimée), où il passait de longs mois d’automne. Les affaires d’Etat se bâclaient le matin, ensuite promenades dans le parc, lawn-tennis et le soir un interminable bésigue où les quelques partenaires amis de l’empereur ne se distinguaient pas plus que le maître par aucune qualité spéciale. Cette sympathie pour les gens ternes, pitoyables, bons garçons, les « camarades de régiment » est très caractéristique chez le tsar. Son

  1. Ces notes ont été données à la bibliothèque par Pobiédonostsev.