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ouverain le jour du saint couronnement de sa Majesté impériale est conservé sur l’autel de la Cathédrale de l’Ascension. »

Le texte des lois lui-même débute par : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit [1]. »

Théoriquement, le pape aurait fort bien pu, non seulement excommunier Louis XIV, mais encore, en s’appuyant sur la théorie monarchomaque, il aurait considéré son assassinat comme un châtiment pour les crimes commis envers l’église.

L’empereur russe occupe une situation toute différente. Non seulement l’Eglise ne saurait juger le tsar, mais le tsar est le juge suprême de l’Eglise.

Catherine II elle-même, une Allemande, amie de Voltaire et de Diderot, qui tua son mari de sang-froid, est inattaquable au point de vue religieux. De même que toutes les ignominies commises par. Alexandre VI Borgia n’ébranlent en rien le principe de l’infaillibilité du pape, de même les qualités personnelles ou les défauts de l’empereur russe n’influent point sur sa dignité de suprême pontife.

  1. Un auteur fort autorisé de l’histoire de l’Eglise russe, P.-V. Snamenski dit : « Dans les lettres à Voltaire, Catherine II s’appelle chef de l’Eglise grecque, en ce sens que le pouvoir de l’Eglise doit se soumettre à son autorité d’une manière absolue ». « Pravosl. Sobessednik », février 1875, p. 99-100.