Page:Mérejkowsky, Hippius, Philosophoff - Le Tsar et la Révolution, 1907.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XV


À Saint-Pétersbourg, dans la rue Chpalerny, près du bâtiment de la prison préventive politique, dans les environs de l’emplacement où se trouvait autrefois le palais du tsarévitch Alexis, fils de Pierre le Grand, au quatrième étage d’une immense maison neuve, se tenaient, il y a environ cinq ans, de curieuses réunions chez Rosanov. Des fenêtres sans rideaux de la salle à manger, on apercevait les lointains neigeux de la Neva, d’un bleu d’étoile, et la chaîne scintillante des réverbères jusqu’à la Vyborska. D’un côté se voyait une Léda de Léonard avec son cygne, une Cybèle aux cent mamelles, une Isis égyptienne — de l’autre côté une lampe verte brûlant sans cesse dans un coin devant une vieille icône. Le soir, à une longue table à thé, sous la suspension intime, s’assemblait une société