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le christianisme, en dévoilant l’antinomie qui ne fut jamais apparente, mais exista toujours entre l’Ancien et le Nouveau Testament, entre l’Hypostase du Fils et du Père, a montré la limite métaphysique qui ne peut être dépassée par le christianisme. Ce n’est pas en son nom, mais au nom du Père que Rosanov se révolte contre le Fils. Autrefois le Père aima ceux qui peut-être au nom du Fils Promis se révoltèrent contre lui comme Job, luttèrent contre lui comme Jacob. Le Fils Venu n’aimera-t-il pas ceux qui se révoltent contre lui et le combattent au nom du Père et peut-être de l’Esprit Promis ?

Ce n’est pas en vain que Solovieff ne découvrit qu’à Rosanov son secret le plus saint et le plus ineffable sur la religion du Saint-Esprit ; et ce n’est pas en vain que Rosanov s’est souvenu et nous a rapporté ces paroles. Lui-même ne les comprenait cependant pas, mais il sentait qu’elles étaient l’expression de ce qu’il y avait de plus profond et de plus mystérieux dans son adversaire.

Rosanov n’appartient à aucune des églises chrétiennes historiques et nationales. Mais peut être entrera-t-il dans l’Eglise future, apocalyptique, vraiment une et universelle — Eglise du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Pourquoi l’Apocalypse est-elle, comme l’avoue lui-même Rosanov, un retour du Nouveau Testament