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La crainte de l’Antéchrist qu’éprouva Soloviev peu avant sa mort, eut pour cause, non seulement des événements qui le touchèrent personnellement, mais aussi des phénomènes d’ordre général arrivés tant en Europe qu’en Russie.

Son dernier ouvrage philosophique, La justification du bien, est dirigé contre Nietzsche — « l’Antéchrist ». Soloviev non seulement n’abattit pas Nietzsche, mais n’ébranla même pas les vrais principes philosophiques de ce dernier.

L’essence même de la philosophie de Nietzsche n’est pas une affirmation paradoxale du mal satanique et une négation du bien humain ; c’est une affirmation absolument juste, même du point de vue de Soloviev, des hautes valeurs religieuses du Surhomme ou de l'Homme-Dieu selon le mot de