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VIII

Au même moment un autre ami intime de Dostoiewski, non du côté «droit » comme Pobédonostseff, mais du côté « gauche », Wladimir Soloviev, prononça un discours pour la défense des régicides. Ne connaissant pas la lettre de Tolstoï au tsar, il en répéta la pensée principale.

« Aujourd’hui on juge les régicides et ils seront probablement condamnés à mort. Mais le tsar peut les gracier et, si réellement il sent le lien qui l’attache au peuple, il doit le faire. Le peuple russe ne connaît pas deux vérités. Or, la vérité de Dieu dit : Ne tue pas. Voilà le moment solennel de la justification ou de la condamnation. Que le tsar montre qu’il est avant tout un chrétien. Mais s’il transgresse les commandements de Dieu, s’il entre dans cette voie sanguinaire, alors le peuple russe, le peuple chrétien ne peut plus le suivre. Nous dirons résolument, nous déclarerons à haute voix, que nous