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Ainsi périt un des plus grands esprits de la Russie, n’ayant presque rien fait, car ce qu’il a fait n’est à peu près rien en comparaison de ce qu’il aurait pu faire. Mais la Russie ne l’oubliera jamais. Ce visage tranquille et pâle comme la mort, avec un doux sourire douloureux, les lèvres serrées, dans un éternel silence, nous regarde toujours comme s’il était vivant, comme s’il était la face de notre plus proche ami ou frère. Il passa comme une ombre lumineuse dans l’ombre noire de notre nuit, ce « chevalier malheureux » de la révolution russe.

 
Toujours silencieux, toujours triste,
Il mourut comme un fou,


Et en mourant il répéta certainement son éternelle prière : Adveniat regnum tuum.